Samedi 11 octobre dernier, la salle Yves Nicolas à Lannilis accueillait deux séances de ciné-débat Mémorimages organisées dans le cadre des Rencontres #2 d’abers lab, en lien avec la Fête de la Science.

Vous étiez près de 200 à venir découvrir le film documentaire Nos lieux dits, issu d’une enquête micro-toponymique menée à hauteur d’enfant sur quatre lieux emblématiques de Lannilis entre janvier et juin 2025.

Réalisé par Fabien Oliva, avec la contribution du chercheur en sociolinguistique Youenn Léon, ce film est né d’un atelier de création partagée réunissant des élèves des classes bilingue et monolingue de l’école Kergroas–Mona Ozouf et des résidents de l’Ehpad des Abers, résidence Kermaria. Ensemble, ils ont identifié leurs lieux d’attachements et enquêté sur l’origine de leurs toponymes et leurs habitant.e.s. d’hier et aujourd’hui.

Les ateliers ont permis aux enfants d’enquêter auprès des aînés sur les modes de vie du passé et de mettre en lumière, parfois spontanément, les différences de condition et de monde entre les enfances d’autrefois et aujourd’hui à Lannilis. Ils ont aussi offert un espace de jeu libre in situ propice à l’improvisation et l’interprétation des usages d’un lavoir.

Plusieurs temps forts ont marqué les échanges qui ont suivi, notamment l’intervention d’une aînée, protagoniste du film, dont la voix assurée a fait ressurgir l’un des anciens toponymes du vallon aujourd’hui connu sous le nom de Vallée verte. Ce fragment de la mémoire du lieu a offert un prolongement au présent à l’enquête portée par le film. Un autre moment suspendu fut la déclaration d’une élève, ambassadrice du projet, qui a lancé avec une évidence lumineuse : « Ça s’appelle Nos lieux-dits parce que ça parle des lieux qu’on aime. »

Une phrase simple, et d’autant plus importante qu’elle a été prononcée par une élève qui, au début des ateliers, n’osait pas encore prendre le micro. Ces échanges révèlent concrètement le sens du programme Mémorimages : oser prendre la parole, interroger, écouter et transmettre pour répondre à l’amnésie environnementale, mieux comprendre notre époque et penser un avenir désirable.

Crédits photos : abers lab / Céline Védrenne