Le 1er juin dernier, à l’occasion de la fête de l’eau organisée par le collectif citoyen Mammennoù dour, abers lab proposait une performance sur le Port de l’Aber Wrac’h pour donner voix publiquement à la parole citoyenne exprimée autour de la question de l’eau.

Ainsi, notre partenaire Alicub, de la Cie Le Sonar, restituait la parole des riverains de l’aber et invitait les passant.e.s et familles présentes à assister à la conférence de l’anthropologue québécoise Laetitia Marc sur l’engagement environnemental des femmes inuit et sámi.
Dans une salle comble, la chercheuse a retracé l’historique des engagements environnementaux sámi et le mouvement de défense de la rivière Alta Let the River flow de 1979, raconté dans le film éponyme réalisé par Ole Giaever. Bien qu’elle ait été considérée comme un échec, cette mobilisation n’en est pas moins devenue une inspiration régulièrement citée par les jeunes femmes sàmi engagées dans l’action collective aujourd’hui. Dans un contexte numérique contemporain (sur les réseaux, Tiktok en tête) les jeunes femmes sámi et inuit mettent en commun leurs voix pour dénoncer le désastre environnemental et incarner une nouvelle forme d’engagement hydroféministe.

N.B. : le collectif Mammennoù dour était invité à l’Assemblée nationale le 12 juin dernier pour participer à une table ronde sur la question des communs et de l’eau, en présence notamment de l’anthropologue Philippe Descola et de Camille de Toledo. Ce dernier représente le Parlement de Loire, qui promeut le soulèvement légal des terrestres et l’accès à un statut juridique des entités naturelles pour leur permettre de se défendre en leur nom, de mieux défendre ses interêts et celui des générations futures. Suite au décret de dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République le 9 juin 2024 en application de l’article 12 de la Constitution, cette table ronde a été annulée.

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